Eliane Evin

« Faut que ça marche ! » Eliane Evin, mère courage au caractère affirmé

La vie d’Eliane est tout sauf un long fleuve tranquille ! Orpheline de mère à 4 ans, élevée dans un pensionnat jusqu’à son adolescence, mère à 16 et grand-mère à 37 ans, elle faisait preuve d’un courage sans faille pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants qu’elle a élevés seule.
 

Une vie de travail sans jamais baisser les bras
Eliane est née à Chartres et a longtemps vécu à Dollon avant de déménager à Thorigné pour se rapprocher de son travail.
A 4 ans, elle perd sa mère. Son père, qui ne pouvait s’occuper de la petite fille, la confiait à un orphelinat où elle fut élevée en compagnie d’une trentaine de filles jusqu’à son adolescence. 

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Vers 13 ans elle vivait à nouveau avec son père et – déjà – participait à faire bouillir la marmite. Gardienne de vaches à Luigny pendant 3 ans, elle cassait la glace l’hiver pour leur permettre de boire et coupait des betteraves. Elle faisait le ménage à Bonneval chez un docteur et travaillait dans un café contre un repas ou une petite pièce. 
Elle se marie à 16 ans. De cette union sont issus quatre enfants, trois filles et un garçon. Eliane, qui a perdu son mari lors de sa dernière grossesse - elle avait alors 37 ans - a élevé seule ses quatre enfants (trois filles, Marcelle, Michelle et Sofia et un garçon, Gilles).

Pendant douze ans, Eliane travaillait à Radium, société de fabrication de pièces de rechange pour téléviseurs, jusqu’à la faillite de cette entreprise. Elle rejoignait son lieu de travail en motocyclette. Pour faire de l’argent supplémentaire, elle nettoyait l’usine le soir. Courageuse, n’est-ce pas ? Sa fille Michelle gardait alors son frère et ses sœurs. Après la faillite de Radium, Eliane rejoint Miss, une société de fabrication de pièces de rechange d’avion. Puis elle poursuit sa carrière dans une maison de retraite en tant que veilleuse de nuit. Elle occupait ce poste pendant dix-huit ans, jusqu’à sa retraite.

 

Une beloteuse assidue et douée
La vie est beaucoup mieux maintenant. « Je ne fais rin… » dit-elle, en roulant le « R ».  Rin, rien, c’est vite dit : elle suit assidument ses émissions préférées (Affaire conclue, Slam, Questions pour un champion), elle fait des mots croisés et s’exerce sur sa tablette offerte par sa famille.

Mais avant tout Eliane est passionnée de belote : « Je suis fortiche » affirme-t-elle fièrement. En témoignent plusieurs coupes de belote qui trônent à côté de la vitrine dans son salon.  Elle s’est qualifiée à St Jean d’Assé (sur 634 participants elle a occupé la 2ème place). Si elle gagne de l’argent lors de ces concours, elle le met de côté pour financer ses futures participations. Eliane gère sa retraite avec prudence !

Trophees

Une arrière-arrière-grand-mère au caractère bien trempé
Sur les quatre murs du salon de sa coquette maison, sont affichées les photos de ses enfants et des 14 petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants. (Vous êtes perdus dans la généalogie ?) Eliane a été mère à 16 ans et grand-mère à 37 ans. Sa famille la contacte régulièrement et lui envoie des photos sur sa tablette. Eh oui, malgré ses 90 ans Eliane est curieuse et ouverte à ces nouvelles technologies. Elle prépare seule ses repas, une « DMR » l’aide à faire le ménage et à tenir la maison.

Sa vie professionnelle, notamment le travail physiquement difficile à la maison de retraite, a laissé ses traces. Eliane ressent quelques douleurs mais ne s’attarde pas là-dessus. « On prend des cachets et ça passe… » dit-elle. « Faut que ça marche » ! affirme Eliane ou encore « Quand je veux dire quelque chose, je le fais. » Les sociétés qui la sollicitent par téléphone en savent quelque chose ! Elles sont vite rembarrées.
Vous constaterez que, loin de la décourager ou de l’affaiblir, les difficultés dont sa vie était parsemée ont forgé et renforcé son caractère. En témoignent ses yeux qui reflètent une volonté sans faille de se battre. Sacrée Eliane !
 

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